Ni
la date
(avant
l' Épître
aux
ROMAINS
dont
elle ébauche
certains
thèmes),
ni les
destinataires
exacts
de l' Épître
aux
GALATES
ne sont
absolument
sûrs ;
mais son
authenticité
n'a
jamais
été sérieusement
contestée.
Elle
alerte
et elle
arme ses
destinataires,
Galates
du nord
ou du
sud,
contre
les judaïsants
farouches
qui
voient
dans la
Loi mosaïque,
plutôt
que dans
la rédemption
obtenue
par le
Christ,
l'instrument
du
salut,
et sont
ainsi
les
principaux
adversaires
de
"l'
Évangile
de
Paul",
qui
n'est
autre
que l'
Évangile
tout
court.
Les
premiers
chapitres
de l'
Épitre
(c.
1 et 2)
démontrent
cette
identité.
Les deux
suivants
(c.
3 et 4)
définissent
le
rôle,
combien
nécessaire
mais
transitoire,
de la
Loi
ancienne,
qui
régit
le
cheminement
vers
"la
plénitude
des
temps":
l'accomplissement
de la
promesse
faite
aux
patriarches,
avec la
libération
qu'apporte
l'avènement
du
Christ.
Les deux
derniers
(c.
5 et 6),
traitent
de cette
liberté
chrétienne,
dans la
charité
fraternelle
; sous
la
conduite
de
l'Esprit,
le
chrétien,
à
l'exemple
encore
du
Christ
Jésus,
triomphera
des
passions
et des
convoitises
de la
chair.
aux
ÉPHÉSIENS
(La
Porte
aux
Éphésiens)
Classée
en tête
de la
série
des
grandes
Épîtres
"de
la
captivité",
cette
lettre
dite
"aux
ÉPHÉSIENS"
n'est
sûrement
pas la
première
en date,
mais
suit
vraisemblablement
l'
Épître
aux
COLOSSIENS.
Comme il
en va de
cette
dernière,
son
attribution
à Paul
lui-même
est
aujourd'hui
mise en
cause
par
certains
critiques
: son
style
diffère
de celui
des
Épîtres
précédentes,
et son
auteur
reprend
de
manière
moins
adroite
certaines
expressions
empruntées
à l'
Épître
aux
COLOSSIENS.
Mais les
disparités
stylistiques
peuvent
être
imputables
aux
disparités
dans
l'ampleur
des
sujets
traités
; et
certaines
gaucheries,
à
l'intervention
plus
active
d'un
secrétaire
dans la
rédaction.
Il est
plus
difficile
de
soutenir
que les
chrétiens
d'Éphèse
aient
été
les
destinataires
privilé
giés de
cette
correspondance.
L'hypothèse
la plus
satisfaisante
suggère
qu'il
s'agit
d'une
lettre
circulaire.
A
l'origine,
l'adresse
(c.
1, v. 1)
aurait
comporté
les mots
:
"
aux
saints
qui
sont..."
suivi
d'un blanc
destiné
à
recevoir
tour à
tour le
nom de
chaque
Église
à qui
serait
porté
le texte
de
l'Apôtre.
Celle d'
Éphèse,
métropole
de la
province
d'Asie,
aurait
tout
naturellement
assuré
la
diffusion
dans
cette
région.
La
première
partie (c.
1 à 3) est
consacrée
au
"mystère"
du salut
universel.
L'auteur
évoque
d'abord
l'élection
des
membres
de l'Église,
à
travers
le
Christ.
par la
Trinité
entière.
Vient
ensuite
un exposé
sur
l'unité
de cette
Église,
où
juifs et
non-juifs
se
retrouvent,
corps
unique
dont le
Christ
est la tête,
ou même
édifice
spirituel.
Dans la
seconde
partie
(c. 4 à
c. 6, v.
20), Paul
fait
l'application
de cet
exposé
dogmatique
à la
vie chrétienne
:
celle-ci
demande
un renouveau
non
seulement
dans la
participation
de
chacun
selon
ses dons
à
l'édification
et à la
prospérité
de
l'Église,
mais
dans la
conduite
de
l'existence
quotidienne.
dans la
vie
conjugale,
familiale
et
sociale.
Cette
vie
nouvelle
à
laquelle
l'Apôtre
invite
sus
correspondants
est
"l'armure"
qui
convient
au
combat
spirituel.
aux
PHILIPPIENS
(La
Porte
aux
Philippiens)
Qu'elle
date de
la
première
captivité
romaine
de Paul (cf
ACTE S,
c.28, v.
50)
ou d'une
hypothétique
captivité
à
Éphèse
(cl,
1
CORINTHIENS.
c 13,
v.32 et
2
CORINTHIENS
c. I. v.
8'?),
la
lettre
aux
PHILIPPIENS
est
celle
d'un
prisonnier,
adressée
à ceux
qui
l'ont
généreusement
secouru
(de leur
aumône
par
l'intermédiaire
d'Épaphrodite,
"compagnon
de
travail
et de
lutte"
(PHILIPPIENS,
c. 4, v.
18; cf c.
2, v.
25) ;
en
retour,
celui-ci
rapportera
à la
communauté
du
Philippes,
la
première
que
l'Apôtre
ait
visitée
en
Europe
(cf. ACTES.
c. 16.
v. 12-40),
cette
correspondance
familière,
sans doute
la plus
affectueuse
des
lettres
pauliniennes.
Messagère
du coeur,
elle révèle
mieux que
d'autres
l'aspect
le plus
touchant
de la
personnalité
de son
auteur,
sensible
et délicat
sous sa
rude écorce.
Messagère
de la
Parole
divine,
elle
porte
les
exhortations
et les encouragements
utiles
à la
persévérance
dans la
charité
et la
foi chrétienne
; mais
surtout
une brève
et
admirable
leçon
sur la
double
nature
divine
et humaine
de la
personne
du
Christ,
sur son
oeuvre
rédemptrice,
et son
exaltation
souveraine
comme
"Seigneur,
à la
gloire
de Dieu
le
Père"
(PHILIPPIENS,
c. 2,
v.5-11).
Le
dernier
chapitre
(3) est
une
nouvelle
mise en
garde
contre
les
entreprises
des
judaïsants
qui
prêchent
la
justification
par les
pratiques
de la
Loi
mosaïque,
alors
que
toute
justice
vient de
la foi
au
Christ.
aux
COLOSSIENS
(La
Porte
aux
Colossiens)
L'authenticité
paulinienne
de
l'Épître
aux
COLOSSIENS
est
parfois
mise en
doule,
comme
celle de
l'Épître
aux
ÉPHÉSIENS
à
laquelle
elle
s'apparente
étroitement,
et
qu'elle
précède
probablement
de peu.
Mieux
vaut
semble-t-il
expliquer
par
l'initiative
d'un
secrétaire
ce que
ce texte
a de
particulier.
Las
circonstances
et les
dates de
la
première
détention
de
l'Apôtre
à Rome (cf.
ACTES,
c. 28,
v. 50-31)
s'accordent
parfaitement
avec une
visite
d'
Épaphras
(COLOSSIENS
c. 1, v.
7-8),
fondateur
de
l'Église
de
Colosses,
inquiet
de la
situation
religieuse
et
morale
de ses
convertis.
Venus
directement
du
paganisme
pour la
plupart,
ils sont
proie
facile
pour les
prédicateurs
judaïsants
ou
précurseurs
de la
gnose,
doctrine
ésotérique
qui met
notamment
en cause
lu
nature
et la
mission
du
Christ ;
elle
flatte
les
croyances
païennes
héritées
de
l'Orient,
et le
goût
des
mystères
d'initiation
du monde
hellénistique.
Consulté,
"l'Apôtre
des
Gentils"
intervient
tout
naturellement
pour
mettre
en garde
contre
de tels
égarements
les
chrétiens
de
Colosses
et leurs
frères
de la
même
région (cf,
c. 4, v.
16), qu'il
ne
connait
pas
personnellement,
mais
dont il
se sait
solidaire
dans le
Christ (cf.
c. 2, v.
5).
et dont
il se
tient,
à
travers
Épaphras
comme
responsable
: il
leur
fournit
en
conséquence
des
armes
pour se
défendre
: les
précisions
utiles
sur la
saine
doctrine
(c.
1. v. 15
à c. 2,
v. 3), la
réfutation
des
propos
des faux
docteurs
(c.
2, v. 4-23),
les
règles
morales
de la
vie
chrétienne
(c. 3.
v. 1 à
c. 4. v.
61).
aux
THÉSSALONICIENS
(La
Porte
aux
Théssaloniciens)
Vraisemblablement
en l'an
51, Paul
avait
assuré
les
fondements
de
l'Église
de
Thessalonique
en
amenant
à la
foi au
Christ
"quelques
juifs et
une
foule de
Grecs (paiens)"
(cf.
ACTES,
c. 17,
v. 19). Mais
après
son
expulsion
de la
ville,
conséquence
des
troubles
fomentés
par les
Juifs
irréductibles,
jaloux
de son
influence,
il
s'inquiète
de
l'évolution
spirituelle
de la
toute
jeune
communauté
chrétienne
abandonnée
par
force au
milieu
des
tribulations;
et,
d'Athènes
où
Timothée
l'a
rejoint
(cf.
ACTES, c
17, v.
15-34),
il
envoie
aux
nouvelles
ce
fidèle
disciple;
celui ci
rendra
compte
de sa
mission
à son
retour
auprès
de
l'Apôtre
qui se
trouve
alors à
Corinthe
(ACTES,
c. 18,
v. I et
5;
THÉSSALONICIENS
E NS, c.
3, v. 1-6).
Les
nouvelles
qu'apporte
Timothée
sont
excellentes,
et la
première
partie
de la
1°
lettre
aux
THÉSSALONICIENS
(c.
I à 3)
est
consacrée
surtout
aux
effusions
et
félicitations
à
l'adresse
des
destinataires,
qui
partagent
avec les
Philippiens
la plus
évidente
tendresse
du père
commun.
Lequel
se
propose
de mieux
éclairer
ces
enfants
d'élection
dont
l'instruction
dans la
foi lui
paraît
incomplète
(cf. c.
3, v.
10) :
pureté,
charité
fraternelle
et
travail
doivent
inspirer
toute
l'existence
des
chrétiens;
lorsqu'il
les
surprendra,
morts ou
vifs, le
nouvel
et
prochain
Avènement
du
Christ
pour son
règne
définitif,
comblera
toute
espérance
(c. 4,
v. 1 à
c. 5, v.
22).
La
deuxième
Épître
aux
mêmes
correspondants,
expédiée
peu de
temps
après
la
première,
module
avec
sagesse,
à
l'usage
des
exaltés,
l'annonce
de la
Venue du
Christ
à la
fin des
temps :
les
signes
précurseurs
de la
parousie
n'apparaissent
pas
encore.
La
vigilance
spirituelle
ne
dispense
pas de
gagner
son
pain.
à
TIMOTHÉE
(La
Porte
à
Timothée)
Timothée,
fils
d'une
mère
juive et
d'un
père
païen,
recruté
par Paul
à
Lystres (ACTES,
c. 16,
v. 1),
et
devenu
pour lui
le plus
constant
compagnon
et
collaborateur,
doit
être
considéré
très
raisonnablement
comme le
destinataire
bien
réel de
la
première
de ces
"Épîtres
pastorales"
dont
nombre
de
critiques
disputent,
sans
raisons
déterminantes,
la
paternité
à
l'Apôtre
:
toutes
s'inscrivent
sans
difficultés
majeures
dans les
activités
probables
de
celui-ci
entre
ses deux
captivités
à Rome
; tout
au plus
fau-t-il
admettre
quelques
retouches
tardives
aux
textes
originaux,
eux-mêmes
mis en
forme
par
quelque
secrétaire
comme à
l'accoutumée.
Paul se
trouve
en
Macédoine
lorsqu'il
dicte
cette
1° à
TIMOTHÉE,
alors
que son
disciple
est sur
son
ordre
demeuré
à
Ephèse
(cf.
1 TIMOTHÉE,
c. 1, v.
3)
dont,
selon la
tradition
la plus
ancienne,
il
deviendra
l'
"évèque
".
L'argumentation
contre
les faux
docteurs
et la
fausse
doctrine
(surtout
c. 1) et
les
instructions
sur
l'organisation
de
l'Église,
notamment
sur le
choix et
les
devoirs
des
ministres
écclésiastique,
mais
aussi
sur la
con
duite à
tenir à
l'égard
des
simples
fidèles
(surtout
c. 2, v.
8 à c.
6, v.2),
font
l'objet
principal
du
propos.
Quant
à la
2°
Épître
au même
TIMOTHÉE,
elle
serait
le
dernier
écrit
dû au
prisonnier
qui
attend
le
martyre
dans une
geôle
romaine
: un
testament
spirituel
du
maître
à son
plus
proche
disciple,
exhortant
celui-ci
à
poursuivre
fidèlement
son
action
dans le
bon
combat
(c. 1 à
c. 2, v.
13),
et
l'armant
pour les
luttes
immédiates
(c.
2, v. 14-26)
et
futures (e.
3).
Le
dernier
chapitre
(c.
4)
rend le
son d'un
adieu;
mais
dans
quelles
charité
et
sereine
espérance
!
à
TITE (La
Porte
à Tite)
Tite
"le
Grec"
(non-juif,
cf.
GALATES
c. 2, v.
3) est
lui
aussi
pour
l'ont un
disciple
très
cher
(cf.
TITE, c.
I, v.
4),
et si
proche
que
d'aucuns
le
tiennent
pour
rapporteur
des
faits et
gestes
de son
maître
dans les
ACTES
des
Apôtres.
II lui
est en
tout cas
très
attaché
dès sa
venue au
concile
apostolique
de
Jérusalem
(en
49-50, c
f.
GALATES,
c. 2, v.
i),
et ne
cessera
sans
doute de
collaborer
avec lui
(ex.
2
CORINTHIENS,
c. 2, v.
13).
L'épître
"à
TITE'
touche
son
destinataire
en
Crète
(cf.
TITE, c
1, v. 5)
où il
assume,
semble-t-il,la
charge
"épiscopale"
de
l'ensemble
des
communautés
chrétiennes.
Paul,
libéré
de sa
première
détention
à Rome,
l'y a
visité,
et sans
doute
confirme
dans ce
ministère.
En
l'invitant
à lui
rendre
visite
à
Nicopolis
(d'Épître
- cf, c.
3, v.
12),
l'Apôtre
lui
donne
des
instructions
très
proches
de
celles
qu'il a
adressées
à
Timothée.
à
PHILÉMON
(La
Porte
à
Philémon)
La
brève
"Épître"
à
PHILÉMON
fut sans
doute
confiée
par
Paul,
avec
l'esclave
Onésime
pour qui
elle
plaide,
ou même
Tychique
que les
Épîtres
aux
COLOSSIENS
(cf.
c. 4, v.
7-8) et
aux ÉPHÉSIENS
(cf c.
6, v. 21-22).
Il
s'agit,
comme on
le
verra,
d'un
message
personnel
mais
témoin
exigeant
de
l'authentique
fraternité
chrétienne.
A.M.
GERARD
(
Hébreux
- Jacques
- Pierre
- Jean
- Jude
)
.
.Les
images et le texte
proviennent de : en ce
temps là
la bible.
Éditions du Hennin
Paris 1977