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Première épître aux
Corinthiens |
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11. |
Tenue des femmes
dans les assemblées - Tenue de ceux
qui ont part au repas du Seigneur
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1 |
Soyez mes Imitateurs, comme moi je le suis du Christ.. |
2 |
Je vous félicite de vous
souvenir de moi en toutes
choses
et de garder les traditi6ns telles |
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que je
vous les ai
transmises. |
3 |
Or, je veux que vous le sachiez : le chef de
tout homme, c'est
le Christ; le chef de la |
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femme, c'est l'homme; et
le chef du Christ, c'est Dieu. |
4 |
Tout homme qui prie ou prophétise le chef couvert
déshonore son chef. |
5 |
Mais toute femme qui prie ou prophétise le chef
découvert déshonore son chef; c'est |
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comme si elle
était
tondue.
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6 |
Si
donc une femme ne met pas de voile, alors qu'elle se
coupe les cheveux! ais s"il est
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honteux
pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être
tondue, qu'elle mette un voile! |
7 |
L'homme ne doit pas se couvrir
la tête, car il est image et gloire de Dieu; la
femme, elle, est |
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gloire de l'homme? |
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. «SI
UNE FEMME NE MET PAS DE
VOILE, ALORS, QU' ELLE SE COUPE
LES CHEVEUX! »
C'est
encore un chapitre de conseils pratiques qui donne à
Paul occasion d'enseignement doctrinal. Certaines chrétiennes
venaient aux assemblées la tête découverte, comme
elles le faisaient naguère aux cultes païens. Non
sans humour, l'Apôtre leur demande d'observer une
tenue modeste. On a beaucoup glosé sur le voile,
symbole de la subordination de la femme à l'homme «son
seigneur et maître» (il est le
« chef de
la femme» : chap. Il, vers. 3); lui,
n'est soumis qu'à Dieu. En fait, Paul s'oppose
seulement au désordre sous toutes ses formes. La société
familiale est ainsi faite, selon l'ordre naturel et
selon les mœurs de bon aloi, que la négation de
l'autorité virile sur laquelle elle repose aboutirait
à une désintégration génératrice des pires
corruptions morales. Il semble bien d'ailleurs que le
port du «voile de tête», tel qu'en use encore cette
jeune Iranienne (è
droite), ait été généralement adopté par les femmes de bonne compagnie
dans le monde gréco-romain; alors que les prostituées
et les esclaves allaient la tête nue... et parfois
rasée! Plutarque encore signale comme conforme aux
usages que les femmes apparaissent ainsi «voilées"
en public, et les hommes la tête découverte. L'
Apôtre
ajoute un riche symbole à cette manifestation de
savoir-vivre de ses contemporains: le chrétien doit
être «à découvert» le miroir du Christ. De même
que Moïse ôtait le voile de son front pour entrer en
relation avec Dieu (Exode, chap.
34, vers. 34),
le chrétien, illuminé par la grâce, reconnaît
en se découvrant l'ineffable union de l'humanité à
la divinité du Christ.
(CI. Hayaux du Tilly -
Rapho.)
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8 |
Ce n'est pas l'homme, en effet,
qui a été tiré de la femme, mais la femme qui a
été tirée de l'homme; |
9 |
et ce
n'est pas l'homme qui a été créé pour la femme, mais
la femme pour l'homme. |
10 |
Voilà
pourquoi la femme doit se couvrir la tête d'un signe
de soumission., à cause des |
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anges. |
11 |
Toutefois,
dans le Seigneur, ni la femme n'est sans l'homme, ni
l'homme sans la femme; |
12 |
car, de même
que la femme vient de l'homme, l'homme naît par la
femme, et le tout vient de |
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Dieu. |
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«
DE MÊME QUE LA FEMME VIENT DE L'HOMME, L'HOMME VIENT
DE LA FEMME ET TOUT VIENT DE DIEU.»
Si
la différence de position entre l'homme et la femme
sur le plan social, bien évidente à l'époque, a été
relevée, les versets 11-12
de ce chapitre 11 incitent nettement à
considérer l'égalité des humains devant Dieu.
L'identité de nature est bien sûr affirmée par l'Écriture,
que Paul connaît mieux que personne. Créée comme
l'homme «à l'image de Dieu» (Genèse,
chap. l, vers. 27),
Ève est de même origine.. «de la côte
qu'il avait détachée d'Adam» ; « une seule
chair» avec celui-ci; et « la mère de tous
les vivants» (Genèse, chap.
2, vers. 22;
chap. 3, vers.
20). Ci-contre:
la naissance du «plus grand parmi les enfants nés
de la femme» (Luc, chap. 7, vers. 28; missel
franciscain du xve
s.; à la Bibliothèque nationale)..
Jean-Baptiste. En regard de la subordination sociale
de la femme, Paul rappellera toujours l'éminente
dignité qu'elle tire de la maternité (1re
Timothée, chap. 2,
vers. 15).
Lorsqu'il exige d'elle d'avoir une tenue convenable
aux assemblées chrétiennes «à cause des anges» (1re
Corinthiens, chap. Il, vers. 10), c'est
sans doute que ceux-ci sont considérés comme les
gardiens des convenances dans l'Église. (CI.
B. N.)
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13 |
Jugez par
vous-mêmes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu
la tête découverte? |
14 |
La nature
elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une
honte pour l'homme de |
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porter
les cheveux longs, |
15 |
tandis
que c'est une gloire pour la femme de les porter
ainsi? car la chevelure lui a été |
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donnée
pour voile. |
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«
C'EST UNE GLOIRE POUR LA
FEMME DE LES PORTER
AINSI, CAR LA CHEVEULURE LUI
A ÉTÉ DONNÉE POUR VOILE
...»
...
Remarque pleinement illustrée par cette statue
de sainte Marie l'Égyptienne (église d'Écouis, dans
l'Eure). Les coutumes, certes, ont bien
changé depuis le 1ers., et pas seulement sur la
longueur des cheveux selon le sexe. Cependant,
aujourd'hui comme jadis, adaptant son langage aux
coutumes, Paul exigerait de chacune, et de chacun, la
décence, dont les modalités varient, mais non
l'esprit qui l'inspire. (CI.
Portier - P .-G.)
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16 |
D'ailleurs,
si quelqu'un désire contester, telle n'est pas notre
habitude, ni celle des Églises . |
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de Dieu |
17 |
En vous
faisant cette recommandation, je ne vous félicite pas
de vous réunir non pour tendre au bien mais pour
tendre au mal. |
18 |
Tout
d'abord, en effet, j'entends dire que, lorsque vous
vous réunissez en assemblée, il se produit parmi
vous des divisions, et je le crois en partie. |
19 |
Il faut
bien qu'il y ait aussi chez vous des partis, pour que
les hommes de doctrine éprouvée |
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se
manifestent parmi vous. |
20 |
Ainsi,
pour vous, se réunir ensemble, ce n'est pas manger le
repas du Seigneur. |
21 |
A table,
en effet, chacun s'empresse de prendre son propre
repas, et l'un a faim, tandis que |
|
l'autre
est ivre. |
22 |
N'avez-vous
donc pas de maison pour manger et boire? Ou bien méprisez-vous
l'Église de |
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Dieu et
voulez-vous faire affront à ceux qui n'ont rien? Que
vous dire? Vais-je vous féliciter? |
|
Sur ce
point je ne vous félicite pas. |
23 |
Car moi
j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis : le
Seigneur Jésus, la nuit où il |
|
était
livré, prit du pain |
24 |
et,
après avoir rendu grâces, le rompit et dit: |
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«Ceci
est mon corps, le voici pour vous; faites cela en
mémoire
de moi. » |
25 |
De même
aussi, la coupe, après le repas, en disant: «Cette
coupe est la nouvelle alliance |
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en mon
sang; chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire
de moi. » |
26 |
Chaque
fois en effet que vous mangez ce pain et que vous
buvez cette coupe, vous |
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annoncez
la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. |
27 |
C'est
pourquoi celui qui mange le pain ou boit la coupe du
Seigneur indignement sera |
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coupable
envers le corps et le sang du Seigneur. |
28 |
Que
chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'il mange ainsi
de ce pain et boive de cette |
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coupe; |
29 |
car celui
qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur
mange et boit sa propre |
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condamnation. |
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«
CELUI QUI MANGE ET BOIT SANS DISCERNER LE CORPS DU
SEIGNEUR, MANGE ET BOIT SA PROPRE CONDA,NATION.»
Paul
part en guerre contre un abus autrement grave.. le
manque de dignité et de sobriété qui s'était
introduit dans la célébration eucharistique.
Les «
repas du Seigneur» tendaient à ressembler à Corinthe aux
repas
sacrés organisés en l'honneur des divinités païennes..
de telles «agapes »,
au sens qu'a pris le mot en raison des excès
auxquels ces réunions autour d'une table donnèrent
parfois lieu, s'accommodaient mal du saint mystère
que désignait le terme au sens original (du grec agapè,
« amour»)..
la communion des convives. C'est l'occasion pour Paul
du récit de l'institution de l'Eucharistie (chap.
11,
vers. 23-34).. le premier en
date, très proche par son contenu des textes
correspondants des synoptiques (Matthieu,
chap. 26, vers.
26-29, Marc, chap. 14, vers. 22- 25,
Luc, chap. 22, vers.
14-20) qui ne sont pas encore écrits. La
tradition de l'Église des origines y est clairement
exprimée.. elle comporte la présence réelle
du Christ dans les espèces consacrées devenues son
vrai
corps
et son vrai sang, différentes du pain et du vin
ordinaires, et la répétition bien réelle de son
sacrifice jusqu'à «son retour» à la fin des temps.
(Ci-contre, fresque du « festin céleste», dans les
catacombes de Sts-Pierre-et-Marcellin, à Rome, Ill°s. (CI.
HeId - ZioIo.)
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30 |
C'est
pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et
de malades, et que bon nombre |
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d'entre
vous sont morts. |
31 |
Si nous
nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. |
32 |
Mais, en
nous jugeant, le Seigneur nous corrige, pour que nous
ne soyons pas condamnés |
|
avec le
monde. |
33 |
Ainsi
donc, mes frères, lorsque vous vous réunissez
pour
manger, attendez-vous les uns l |
|
es
autres. |
34 |
Si
quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui: ne vous réunissez
pas pour votre condamnation. |
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Quant
au reste, je le réglerai quand je viendrai. |
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Les
images et le texte
proviennent de : en ce
temps là
la bible.
Éditions du Hennin
Paris 1977

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