Prenez
le temps
de lire
l'introduction,
ainsi
vous
comprendrez
mieux ce
vous
projetez
de lire
LES
LETTRES DE PAUL
APÔTRE
DES
NATIONS
|
PARMI
les
lettres
apostoliques
retenues
comme
textes
inspirés
dans
le
canon
du
Nouveau
Testament,
mais
autres
que
celles
dont
Paul,
pour
l'essentiel,
est
certainement
l'auteur
(aux
ROMAINS,
CORINTHIENS,
GALATES,
ÉPHÉSIENS,
PHILIPPIENS,
COLOSSIENS
et
THESSALONICIENS
à
TIMOTHEE,
TITE
et
PHILEMON),
"l'épître
aux
HEBREUX"
mérite
une
place
qui
la
distingue
nettement
des
épîtres
dites
"catholiques"
attribuées,
à
tort
ou
à
raison,
à
d'autres
apôtres
parmi
les
Douze
(JACQUES,
PIERRE,
JEAN
et
JUDE |
|
|
Paulinienne
par
certains
enseignements
doctrinaux,
cette
oeuvre
singulière,
sermon
apprêté
plutôt
que
document
épistolaire,
se
caractérise
non
seulement
par des
exposés
théologiques
nouveaux,
mais par
une
élégance
littéraire
et un
mode de
référence
à la
lettre
de
l'Écriture
grecque
(Septante),
qui
n'appartiennent
pas à
la
manière,
plus
spontanée,
de
l'auteur
principal
des
autres
épîtres
du
recueil
paulinien.
L'intervention
d'un
simple
secrétaire,
qui
explique
sans
doute
ailleurs
certaines
disparités
de
langue
et de
style ou
de
légères
modulations
d'une
même
pensée,
ne.
suffirait
pas à
justifier
l'originalité
de ce
texte
captivant,
dont
l'origine
fut
d'ailleurs
objet de
controverses
dès les
premiers
siècles.
Alors
que
l'ensemble
des
Églises
d'Orient
le
tenaient
pour
directement
inspiré
de Paul,
ou même
rédigé
par lui
mais
peut-être
traduit
de
l'hébreu
par
quelque
disciple
bon
hellénisant,
le
débat
s'avérait
plus vif
en
Occident
: sur
l'authenticité
paulinienne
de
l'écrit,
sinon
sur son
inspiration
divine.
Mais nul
ne
soupçonnait
plus
celle-ci
dans
l'Église
lorsque
fut
fixé,
à la
fin du
IV°
siècle,
un canon
neo-testamentaire
complet,
et
après
que
saint
Jérôme
et saint
Augustin
notamment
se
fussent
prononcés
pour
l'appartenance
incontestable
dudit
écrit
à
l'Écriture
chrétienne.
Et c'est
bien
sûr ce
qui
importe.
Plus que
les
nouvelles
querelles
soulevées
depuis
sur
l'identification
exacte
de
l'auteur,
ou même
le
degré
et le
mode de
l'intervention
directe
ou
indirecte
de Paul
dans la
conception
et la
rédaction.
Aujourd'hui,
l'ensemble
des
exégètes
conviennent
que la
lettre
n'est
pas de
la main
de
l'Apôtre,
mais la
plupart
reconnaissent
son
emprise
sur
l'esprit
qui
l'inspire.
En sorte
que
l'oeuvre
lui
doit sûrement
bien
davantage
que le
billet
d'envoi
(chap.
13,
vers.
22-25)
ajouté
au
corps
du
propos,
à
quoi
certains
limitent
sa
contribution.
Si ce
billet
est
bien
de
Paul,
il
faut
que la
"Parole
de
consolation"
qu'il
recommande
soit
antérieure
à 67,
date
probable
de son
martyre,
et
même
de sa
dernière
captivité
puisqu'il
formule
un
projet
de
visite
à ses
correspondants
(c.
13, v.
23).
L'hypothèse
s'accommode
du
fait
que
l'auteur
semble
évoquer
comme
actuelle
encore
la
solennelle
liturgie
du
Temple
de
Jérusalem,
qui
sera
détruit
par
les
troupes
de
Titus
en 70.
Et
c'est
bien
des
années
65-70,
où
chrétiens
et
juifs
se
trouvent
exposés
aux
persécutions
pour
leur
foi ou
pour
leur
Loi,
que
d'autres
indices
aussi
incitent
à
dater
l'exhortation
elle-même,
vouée
"aux
HÉBREUX"
par le
titre
dont
l'usage
est
attesté
dès
le IV
siècle.
Malgré
d'ingénieuses
et
multiples
hypothèses
divergentes,
il ne
parait
guère
douteux
que
ses
premiers
destinataires,
ou du
moins
ses
destinataires
principaux,
aient
été
en
effet
une ou
plusieurs
communautés
chrétiennes
formant
un
ensemble,
et
constituées,
certes,
comme
il en
fut le
plus
souvent
au
premier
âge
de
l'Église,
d'une
majorité
de
juifs
convertis,
mais
comportant
en
outre
un
important
et
influent
contingent
issu
du
sacerdoce
de
l'Ancienne
Alliance,
apparemment
recruté
parmi
les
prêtres
hiérosolymitains
qui
vinrent
"en
foule"
à la
Loi
nouvelle
(cf.
ACTES,
chap.
6,
vers.
7).
Qu'ils
se
trouvent
toujours
en
Palestine
comme
il est
vraisemblable,
ou
ailleurs
dans
la
Dispersion,
ces
chrétiens
au
zèle
refroidi,
encore
tout
imprégnés
des
enseignements
du
judaïsme,
nostalgiques
peut-être
des
fastes
du
culte
mosaïque,
rebutés
par la
simplicité,
la
pauvreté,
la
monotonie
apparente
de la
vie
évangélique,
ou
découragés
par
les
épreuves
de la
persécution,
et
parfois
ébranlés
jusque
dans
leur
foi,
reçoivent
un
message
adapté
à
leur
formation
et à
leurs
connaissances
scripturaires,
aux
troubles
ou
tentations
qu'ils
éprouvent,
et aux
vicissitudes
qu'ils
traversent.
On en
découvrira
le
détail
dans
ces
pages
où
chacun
trouve
à
revigorer
ses
raisons
de
croire
et
d'espérer.
Le
Christ-Jésus,
"le
Fils"
incarné,
est
supérieur
aux
anges
(chap,
1-2)
et
supérieur
à
Moïse,
"serviteur"
de
l'Ancienne
Alliance,
qu'il
est
venu
accomplir
et
remplacer
par la
Nouvelle,
assumant
ainsi
la
continuité
et
l'achèvement
du
dessein
de
Dieu :
détenteur
du
sacerdoce
éternel,
il est
le
seul
et
vrai
grand
prêtre
de
cette
Nouvelle
Alliance
scellée
dans
son
sang
par le
sacrifice,
lui-même
unique,
du
véritable
sanctuaire
; le
seul
et
vrai
médiateur,
dont
la
propre
oblation
suffit
à
assurer
le
salut
des
hommes
avec
le
pardon
du
péché
(chap.
3 à
chap.
10,
vers.
18).
L'exposé
doctrinal
est
suivi
d'exhortations
à la
persévérance
dans
la foi
à
travers
les
tribulations,
et aux
oeuvres
que
cette
foi
motive
; à
l'instar
des
anciens,
animés
par
leur
foi
dans
le
Dieu
d'Israël,
que
les
chrétiens
agissent
les
yeux
fixés
sur
jésus,
"le
guide
de
notre
foi"
(chap.
10,
vers.
19 à
chap.
13,
vers.
19).
Une
formule
de
louange
au
Dieu
des
deux
Testaments
(c.
13, v.
20-21)
clôt
le
discours
proprement
dit,
peut-être
expédié
par
l'Apôtre
(v.
22-25)
à
plusieurs
Églises.
Destinées
d'emblée
à
toutes
les
Eglises
?
Réunies
en une
même
série
sans
autre
raison
apparente
qu'une
égale
indépendance
par
rapport
au
recueil
paulinien,
sept
Épîtres,
fort
dissemblables,
classés
par
saint
Jérôme
dans
l'ordre
où on
les
lira
ici,
sont
dites
"catholiques",
c'estâ-dire
"universelles".
L'épithète
leur a
peut-être
été
donnée
parce
que la
présentation
de la
plupart
pouvait
les
destiner
d'emblée
à
l'ensemble
des
chrétiens,
et non
à
telle
Église
ou
telle
personne
déterminées
(cf.
JACQUES,
c. 1,
v. 1 ;
1 PIERRE,
c. 1,
v.
1-2
; 2
PIERRE,
c. 1,
v. 1 ;
1 JEAN
c. 2,
v. 12,
14,
etc.
JUDE,
v. 1).
La
2"
de
JEAN
(cf.
v. 1)
et
surtout
la 3°
(cf.
v. 1)
font
évidemment
exception
;
mais,
très
courtes,
elles
auraient
été
considérées
comme
de
simples
annexes
de la
1°.
Deux
d'entre
ces
écrits
paraissent
avoir
été
reconnus
très
tôt
comme
canoniques
par la
plupart
des
Pères :
la 1°
de
PIERRE
et la
1° de
JEAN ;
les cinq
autres
le
furent
plus
tardivement.
Mais
toutes
sont
tenues
par
l'Église
pour
textes
inspirés
; ce qui
ne
préjuge
nullement
de la
manière
dont ils
le
furent,
ni de la
contribution
personnelle
de leurs
auteurs
présumés
à leur
rédaction
définitive.
Les
notes-légendes
proposées
dans la
présente
édition
évoquent
les
hypothèses
formulées
à ce
sujet,
et
soulignent
la
richesse
de ce
précieux
appoint
a
l'enseignement
apostolique.
.